Rapport d'activité
La numérisation professionnelle des lithographies
L’objectif de préservation des lithographies de Léo Marchutz est en bonne voie. Nous avons fait l’acquisition d’un scanner professionnel et, après une formation spécialisée aux techniques de numérisation et de colorimétrie, nous avons pu lancer une vaste campagne de numérisation des lithographies.
Plus de 320 éditions uniques de scènes de rue aixoises ont ainsi été identifiées, numérisées et cataloguées, devenant ainsi le premier fonds digital de lithographies de Léo Marchutz.
La conservation des œuvres : un enjeu majeur
Cette première série de numérisations à été l’occasion d’initier une procédure visant à une meilleure conservation de ces œuvres très fragiles. Dans le cadre du processus de documentation lithographique, nous avons évalué systématiquement l’état des œuvres et leurs éventuels dommages et décolorations de certaines zones. Puis nous avons appliqué les méthodes nécessaires pour prévenir tout dommage futur. Enfin, les lithographies ont été réorganisées et stockées dans un environnement plus protecteur.
Parce qu’il permet de mettre facilement en vis à vis des œuvres au sujet similaire, le catalogue raisonné est un formidable outil pour étudier et mettre en évidence l’évolution du travail de l’artiste dans le temps.
Un travail intense de documentation
Nous avons collecté et traduit de nombreux textes sur les lithographies, dont l’extraordinaire étude de François de Asis sur plus de 200 œuvres de Léo Marchutz. Ce travail remarquable comprend l’identification du motif, une lecture descriptive des couleurs, un dessin miniature au crayon de chaque lithographie, ainsi qu’une analyse stylistique de l’ensemble à des fins de datation.
Un travail photographique professionnel
Avec l’aide d’un photographe professionnel, nous avons achevé notre première série d’identification et de photographie de seize motifs différents de scènes de rue aixoises.
En outre, nous avons photographié et documenté les peintures de la collection de l’Institute for American Universities, y compris et c’est une première, une grande peinture murale de la Sainte-Victoire qui a rarement été vue par le public.
A gauche, Rue du Puits Juif, Léo Marchutz c. 1957-58. Au-dessus, l’étude correspondante de François de Asis.
Au-dessus, Rue du Puits Juif, Léo Marchutz c. 1957-58. Ci-dessous, l’étude correspondante de François de Asis.
L’apport précieux de jeunes étudiantes universitaires. . .
Cet important travail de recherche, d’investigation et de documentation a aussi été rendu possible grâce à l’enthousiasme et aux connaissances de nos quatre stagiaires universitaires, dont les compétences vont de la recherche à la traduction en passant par la conservation de l’art. Tecla Maffa de Princeton, Katie Cannon de la Duke University, Sophie Sarnitsky du Muhlenberg College et Katherine Miromonti de l’University of Denver, ont travaillé sans relâche pour le projet de catalogue raisonné, durant tout l’été et l’automne de cette année. Un grand merci à elles quatre.
. . . à l’origine de nombreuses découvertes
Les recherches effectuées par nos stagiaires ont également permis de localiser plusieurs gisements d’œuvres importants. Ont ainsi été découverts 32 dessins originaux de Léo au Hite Art Institute du Kentucky et 728 lithos dans les fonds de la Bibliothèque nationale de France à Paris.
Henry Pearlman, New York c.1950
Nous avons également réussi à percer le mystère entourant la plupart des 97 œuvres achetées à Léo par Henry Pearlman. La majorité d’entre elles ont été transmises par héritages successifs à Alexander Pearlman, le frère d’Henry, puis aux héritiers de celui-ci qui ont finalement confié la totalité de sa collection à Lawrence Salander. Surnommé le « Bernie Madoff du monde de l’art », Salander a volé plus de 110 millions de dollars en œuvres d’art à ses clients. La liste des œuvres en question est scellée par une ordonnance du tribunal, dans l’attente de procédures judiciaires ultérieures, de sorte que nous ne savons pas encore quel est le statut des images de Marchutz dans la collection. Katie Cannon, qui a résolu le mystère, continue à suivre l’affaire bénévolement depuis la fin de son stage.
Partager le patrimoine artistique de Léo
Documenter, cataloguer, conserver ne vaudrait rien sans partage. C’est pourquoi, la sensibilisation du public est une part importante de notre action. Cette année, nous avons eu la chance de collaborer, avec les villes de Saint Marc Jaumegarde et du Tholonet, qui ont accueilli plusieurs événements autour de la vie et l’œuvre de Léo. Nous avons également participé au Master’s Forum de l’American College of the Mediterranean nouvellement créé.
SAINT MARC JAUMEGARDE
Léo Marchutz était la personne d’honneur des Journées européennes du patrimoine de cette année à Saint Marc Jaumegarde, avec trois événements qui ont attiré les amateurs d’art de toute la région :
– le concert “Léo Marchutz, un portrait en musique“, de Marc-Olivier Dupin, accompagné d’une narration et d’une projection d’œuvres simultanées ;
– la conférence donnée par Antony Marschutz, accompagnée d’une projection d’une sélection d’œuvres et de photographies ;
– les portes ouvertes à la chapelle Saint Marc Jaumegarde, avec des visites guidées de l’exposition permanente de tableaux de grand format de Léo Marchutz.
Léo Marchutz était la personne d’honneur des Journées européennes du patrimoine de cette année à Saint Marc Jaumegarde, avec trois événements qui ont attiré les amateurs d’art de toute la région :
– le concert “Léo Marchutz, un portrait en musique“, accompagné d’une narration et d’une projection d’œuvres simultanées ;
– Le conférence donnée par Antony Marchutz, accompagnée d’une projection d’une sélection d’œuvres et de photographies ;
– les portes ouvertes à la chapelle Saint Marc Jaumegarde, avec des visites guidées de l’exposition permanente de tableaux de grand format de Léo Marchutz.
LE THOLONET
Deux événements se déroulaient dans le cadre de l’événement La Route Cézanne piétonne.
– la conférence d’Antony Marschutz durant laquelle il a évoqué la communauté d’artistes internationaux qui s’est développée à Châteaunoir dans les années 1930 ;
– la journée portes ouvertes et l’exposition dans l’atelier Marchutz construit par le célèbre architecte français Fernand Pouillon, admirateur et bienfaiteur de longue date de Léo Marchutz.
AMERICAN COLLEGE OF THE MEDITERRANEAN
Nous avons eu le plaisir de nous adresser aux étudiants de maîtrise nouvellement arrivés à l’École Léo Marchutz :
– “La vie et l’œuvre de Léo Marchutz“, une conférence d’Antony Marschutz ;
– “It’s All About the Artwork“, une présentation du Projet Catalogue Raisonné par Denise Lemoine.
– “The Lithography Stones and Presses of Leo Marchutz“ par Sergio Ruffato.
Nous sommes déjà tournés vers 2022 et nous avons hâte de nous lancer dans les nouveaux projets qui répondent toujours à ce même objectif : préserver et valoriser l’héritage de Léo Marchutz.
Poursuivre l’effort de catalogage
Nous voulons poursuivre notre travail de recherches et de documentation sur les œuvres encore conservées à Aix. Après les lithographies des rues d’Aix, nous documenterons, numériseront et photographierons les lithographies de Venise et de la Sainte-Victoire, auxquelles s’ajouteront des images religieuses et figuratives également présentes à Aix.
A la fin de cette étape, nous concentrerons nos efforts sur les dessins.
À mesure que le projet grandit, nous nous intéressons aux nombreuses œuvres qui sont dispersées dans des collections publiques et privées du monde entier. Nous commencerons par l’identification des 728 lithographies de la Bibliothèque nationale de France à Paris.
La Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art (Salle Labrouste)
Les 728 lithographies de Léo Marchutz, acquises par la Bibliothèque nationale de France, peuvent être consultées à la demande. Achevée en 1868, la salle Labrouste abrite désormais la Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. L’identification de ces oeuvres, pour le catalogue raisonné, débutera en janvier 2022.
Un ambitieux projet documentaire
Comme beaucoup d’entre vous le savent, les lithographies sont au cœur de l’œuvre de Léo et en représentent la plus grande partie. Elles reflètent également ses nombreuses innovations sur la pratique de la lithographie, qu’il a élevée à un très haut niveau artistique.
Pour ces deux raisons, nous avons commencé le travail préparatoire en vue de la production d’un court métrage documentaire sur l’œuvre lithographique de Léo. Le film profitera du large éventail des documents découverts et comprendra des interviews exclusives de ceux qui ont travaillé étroitement avec lui sur ses presses manuelles. L’objectif est de sensibiliser le public à Léo Marchutz, à ses techniques lithographiques innovantes et à sa vaste production artistique. La longueur et le format du documentaire en feront également un accompagnement approprié pour les futures expositions de musées.
Bonne nouvelle ! Un généreux donateur anonyme vient de s’engager à couvrir la moitié des frais du film documentaire. Cela signifie que nous sommes déjà à mi-chemin ! Vous aussi pouvez faire un don au Projet du Film Documentire (voir ci-dessous).
Plus que jamais, nous avons besoin de votre soutien
Le catalogue raisonné de Léo Marchutz est un travail d’amour. Il vise à préserver l’héritage de Léo pour les générations futures tout en sensibilisant le public à sa contribution artistique. Rien de ce qui a été accompli jusqu’à présent n’aurait pu se faire sans votre soutien moral et financier. Nous vous en sommes à jamais reconnaissants.
Pour que notre rêve de créer le premier film documentaire consacré à Léo Marchutz voit le jour, apportez-nous ou renouvelez-nous votre soutien sous la forme d’une contribution financière pour 2022.
Merci d’avance.
Antony Marschutz, Denise Lemoine et Ben Haggard
